Alors que cette nouvelle année éclot à peine, voici que Marika Hackman, auteure compositrice et interprète britannique, nous dévoile son nouvel album Big Sigh (Gros soupir, en français). 

Un soupir de libération ? C’est ce que nous verrons dans cet article ! 

Marika nous amène sur un tout nouveau terrain, elle affirme que c’est “une porte qui s’ouvre sur le monde”, et si nous entrions à l’intérieur, afin d’en découvrir davantage ? 

Un album où s’effleurent et s’entrechoquent tristesse, stress et désir. Alors que Marika se questionnait pendant le confinement de 2020, quant à ses capacités d’écrire un jour à nouveau, c’est un pari bien plus que réussi ! Elle nous confie que cet album, était le plus dur à écrire et réaliser : Big Sigh, une bien jolie réussite. 

Quel plaisir, de voir valser les mots, contre les notes de son piano, les cordes des guitares, pour atterrir dans les bras des cuivres. “The Lonely House” est le seul morceau entièrement instrumental… et quel plaisir auditif ! Les mélodies sont bavardes, nous parlent et se confient. J’entends l'inquiétude et la mélancolie, cachées derrière les touches noires et blanches de ce piano.

Big Sigh est purement artistique et esthétique. The ground, première musique de la tracklist résonne comme une ouverture de film, nous visualisons, un écran noir se désinner peu à peu, puis apparaît “Marika Hackman”, “Label Chrysalis Records”... Rideau, la suite ne sera que plus belle. 

Pour l’anecdote, c’est Hanging (5ème musique de la tracklist) qui signe pourtant le début de l’album et de ce processus artistique. C’est un point de départ vers une bien singulière aventure. 

C’est un album qui relate énormément (à mes yeux) du souffle intérieur, de la respiration, tantôt trop présente, tantôt trop effacée. Et la musique accompagne cette idée, je pense ici à l’instrumental de Slime, (très exactement à 00:43) “Cause I see you” (Parce que je te vois, en français) Et d’un coup, sa respiration est autre, comme transformée, basculée sur un fuseau horaire presque différent de ces 42 premières secondes de douceur et de calme.

J’aime la brutalité des choses qui est parfois mise à l'œuvre, c’est honnête et sans détour. Que cela parle de la dualité entre l’enfance et l’âge adulte, de la confrontation des peurs du corps et de l’aspect médical qui en découle ou bien encore de la pression familiale. A mon sens cela s’accouple avec une voix parfois presque robotisée, comme dans The Ground ou Vitamins, une voix lointaine et mystérieuse, presque inatteignable. 

Big Sigh est quelquefois un apprentissage, questionnant l’avancement personnel “Turn the light on” “Keep the light off” “We can fumble in the dark” (Traduction : “Allume la lumière” “Garde la lumière éteinte” “Nous pouvons tâtonner dans l’obscurité”). Ses paroles se configurent très souvent sous forme de listes (ce que j’adore !!), telles des choses à ne pas oublier, ou bien comme des petits conseils à transmettre, le plus flagrant est dans No caffeine.

Enfin, pour terminer, j'aimerais mettre en avant cette boucle temporelle absolument sublime. La première (The ground) et la dernière musique (The Yellow Mile) se répondent : “Gold is on the ground. I was happy for a while” et “Gold was on the ground, I couldn’t stand to leave. I was happy for a while”. Ce qui se traduit par : “L’or est sur le sol. J’étais heureuse pour un moment.” et “ L’or était sur le sol. Je ne pouvais pas supporter de partir. J’étais heureuse pendant un moment.” On imagine ici alors, une émancipation, un regard plus lointain sur la situation : l'or était là, désormais il n'est plus. 

Alors on inspire, on expire, et on file écouter Big Sigh en ce 12 janvier (Si vous lisez plus tard, ça fonctionne tout aussi bien ;) )

Lien Spotify : https://open.spotify.com/intl-fr/artist/5DGJC3n9DS0Y9eY5ul9y0O?si=ySJ96KCUR0GL0u75Wyxclw

Lien Deezer : https://deezer.page.link/QSMRNPUscgR2YdPT7

Apple Music : https://music.apple.com/fr/artist/marika-hackman/552403829

Par Andrea Mary

Dernière modification le 12/01/2024 à 11h41