Eddy,
Où sont passées nos premières écoutes de kid et de cure ?
Où sont les premiers frissons, et mes premières larmes musicales ?
Un troisième album, et nous revoilà : dans ce même état.
Inutile de dire que le temps passe face à ces mélodies toujours aussi saisissantes : je ne le ressens même plus.
Je me souviens de cette confession autrefois déposée “Souvent je mens pour faire croire à mon dedans”, aujourd’hui, en découvrant cet album, la douce et délicate impression d’entendre une intimité cette fois-ci bien réelle.
Pourtant, les mots sont loin d’être légers, ils sont parfois même écorchés : mais cette introspection, aussi pesante qu’elle a pu être, semble permettre de respirer : enfin.
Crash coeur : un accident ?
Certes les bleus sont évoqués, les peines de cœur, les cris, les peurs et les anxiolytiques également. Mais crash coeur nous offre une ôde à la santé mentale et à l’amour propre.
“J’ai qu’un but dans la vie. C’est d’être bien avec moi-même” nous confie-t-il. Un album davantage centré sur lui-même, celui qu’il devient aujourd'hui, mais aussi un lui en devenir. Mais, que devient-il alors ?
C’est dans Crash <3, qu’Eddy nous annonce son envol, “nouvelle vie en indé” glisse-t-il doucement et discrètement, tel un secret que l'on tente de ne pas révéler.
“La solitude ok
Les amours déçus
Le travail acharné
L’award jamais eu
Nouvelle vie en indé
Les jugements mal venus”
De ces 12 musiques, je relève avant tout une nouvelle esthétique impactante, mêlée entre chansons plus sombres, et prod dansante, débordante d’excitation et d’énergie.
Plus que tout, Crash Coeur est pour moi une quête de bonheur intense, les paroles sont comme un message à lui-même, qu’il se répète sans cesse.
“Je resterais toujours libre, de toutes les façons”
Comment vous présenter ce 3ème album, sans parler de ma chanson favorite : maison. Celle qui lie fabuleusement et avec poésie, la peine et le lâcher prise.
Alors que la mélodie est cette fois-ci légère, le cœur est transpercé par les mots. Cette déclaration d’amour, celle qui libère le cœur, qui apaise, celle que l’on n’oublie pas.
“Cette nuit, la vie m’offre
La chance que tu partes enfin
Je prends soin de fermer la porte”
“Ça sent le vide dans la maison,
Bien trop le vide, c’est pour de bon”
La solitude est un thème récurrent dans cet album. Mais alors que l’album semble lourd, Eddy clôture ces 36 minutes d'extase, avec une voix qui n'est presque plus la sienne : entendons-nous la petite voix qui figure dans sa tête ?
“Ouvre les bras et viens
Prends cette chance et tiens la bien
Ah
Tu verras
La vie est belle
Au delà de tes ruelles”
Eddy conclut avec un titre “heureux :))”. Cette fin ouverte et presque scénographique aurait pu être celle d’un film : mais cette fois-ci c'est celle d’Eddy. Comme il le dit si bien :
“ Je ne veux pas crever
Avant d’avoir pu, choisir ma sortie”
Alors en un sens, sa sortie (qu’elle soit de vie ou de scène), semble absolument maîtrisée.
Le piano, cette voix lointaine, le bruit des clés, le bruit d’un moteur qui démarre vers de nouvelles aventures, vers un ailleurs, vers une vie en indé.
Merci Eddy, pour les mots, toujours.
Un peu de love et de tendresse, finalement c’est ce qu’il nous reste ;)
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