Cannes, le 21 mai 2024 - Le collectif "Sous les écrans la dèche", formé suite à la dernière réforme de l’assurance chômage, regroupe des centaines de travailleur.euse.s des festivals de cinéma dont les conditions de vie se détériorent. Aujourd'hui, ce collectif annonce une grève générale des employé.e.s du Festival International du Film (FIF) de Cannes et des sections parallèles.
Un collectif en réponse à la réforme de l’assurance chômage
Ces travailleur.euse.s alternent des périodes d’emploi intense avec des périodes de chômage, sans bénéficier d'une protection salariale et sociale adéquate. Bien que leurs activités soient intermittentes, elles ne relèvent pas du régime de l’intermittence du spectacle.
Réformes de l’assurance chômage
Affilié.e.s au régime général de l’assurance chômage, les récentes réformes, y compris celle prévue pour le 1er juillet prochain, durcissent les règles d’indemnisation des demandeurs d’emploi. Elles mettent en lumière l'absence de statut adéquat pour les travailleur.euse.s des festivals de cinéma. Beaucoup d'entre elleux ne pourront bientôt plus subsister de leur métier.
Conditions de travail dégradées
Les travailleur.euse.s des festivals sont employé.e.s depuis des années sous divers statuts précaires tels que les CDD d’usage, l’auto-entrepreneuriat, les missions d’indépendants ou les droits d’auteur. Cependant, ni la spécificité de leurs missions ni leur expérience acquise au fil des festivals n’ont d’impact sur leurs conditions de travail et leurs salaires. De plus, de nombreuses pratiques non contractuelles sont devenues la norme à l’embauche.
Des revendications claires
Le collectif demande que les structures qui les emploient soient affiliées à une convention collective adaptée permettant leur embauche sous le régime de l’intermittence. Ils réclament également que leurs métiers soient intégrés à l’annexe 8 du règlement de l’assurance chômage, applicable aux ouvriers et technicien.ne.s engagé.e.s par des employeurs du cinéma, avec 18 mois de rétroactivité.
Les festivals de cinéma en danger
Les festivals de cinéma sont des lieux de création, de collaboration, de réflexion et de transaction, ayant un poids économique, politique, culturel et artistique crucial. Reconnaître l'impact des festivals sur les territoires et l'ensemble de l'industrie cinématographique signifie également reconnaître les compétences et l'expérience des équipes qui les composent. Si les travailleur.euse.s des festivals ne peuvent plus exercer leurs missions dans des conditions adéquates, l'existence même des festivals sera à terme menacée.
Un appel à la grève
Leurs alertes et revendications ont été jusqu’ici accueillies avec « une bienveillance polie », mais aucune proposition concrète n’a été avancée par le CNC ou le ministère de la Culture et du Travail qui ne proposent qu'un accompagnement vers des discussions afin de structurer le secteur. Sur des sujets plus que préoccupants tels que : la baisse des indémnisations chômage, la désertion du secteur, la dégradation générale des conditions de travail, aucune annonce, aucune promesse n'a été faite.
« C’est dans ce contexte d’extrême fragilisation et d’urgence absolue à protéger nos savoir-faire qu’après s’être réunis en assemblée générale, le collectif a voté un appel à la grève de tous les salariés du FIF et des sections parallèles. » Le Collectif Sous les écrans la dèche.
Le collectif "Sous les écrans la dèche" appelle ainsi à une mobilisation collective pour la survie de leurs métiers et la reconnaissance de leurs droits. "La précarité n’est pas un métier".
Soutien à la lutte de nos camarades ✊ !
Pour aller plus loin :
Commentaires
Aucun commentaire n'a été trouvé !