Culture

Lo Bailly : “J’ai essayé de développer mon truc à moi”

Publié le 2 mars 2023

Loïc Bailly, ou plutôt Lo Bailly est un artiste de 30 ans venu de Bruxelles. La première face de son album Prosaïque est sortie le 27 janvier, nous sommes partis à sa rencontre pour l’occasion. 

Comment avez-vous commencé la musique ?
J’ai commencé ado, il y avait un synthé chez mes parents. Personne n’y jouait mais il y avait ce synthé et ça m’a intéressé. Du coup j’ai pris quelques cours mais j’ai jamais été trop assidu en cours donc j’ai lâché assez rapidement et j’ai appris tout seul en regardant sur internet. Donc du piano, c’est mon instrument de base et au même moment à peu près j’ai commencé aussi à avoir le plaisir d’écrire donc j’ai mis les deux en commun.


Quelles sont vos sources d’inspiration au quotidien ?
J’ai l’impression que c’est la réponse que tous les auteurs peuvent donner mais c’est mon quotidien justement. C’est ce que je vis, ce que je vois, ce que j’entends des personnes qui m’entourent. J’aime bien en général dans certaines chansons, faire des portraits de personnages même si ce n’est pas trop le cas dans la Face A mais dans mon premier EP j’avais un morceau qui s’appelait Delphine. Ce n’est évidemment pas des personnes réelles mais c’est quand même des choses inspirées du vécu. 


Est-ce que ces personnages sont des alter égos de votre personnalité ? 
Je pense que dans n’importe quel texte, il y a toujours une part de soi qu’on délivre surtout si on cherche à être authentique, je pense que c’est indispensable. Après la marche de manœuvre est grande et évidemment c’est toujours plus intéressant aussi quand on veut développer quelque chose d’artistique, on va toujours avoir tendance à exagérer les traits. C’est pareil dans toute discipline pour que ça ait une forme artistique intéressante donc il y a toujours un petit peu de vécu mais c’est une base dans laquelle après je me permets d’aller dans les directions que je veux. 


Comment vous décririez-vous en tant qu’artiste ? 
Je trouve que c’est très difficile de définir ce qu’on fait. Je dirais qu’au niveau du style musical, je suis entre l'acoustique pure avec des morceaux juste de piano, et puis de la prod donc parfois ça tend plus vers le hip-hop et le rap. J’ai beaucoup d'influences rock aussi que j'essaie de distiller de temps en temps dans mes prod. Et au niveau du texte, j’ai un phrasé plus spoken word, plus rap. Donc à qui est-ce que je pourrais m’identifier ? Un groupe comme Odezenne, c’est un groupe que j’adore depuis leur début quasiment et la façon dont ils posent leur mot. Ils ont défini vraiment une façon bien à eux d’exprimer leurs choses et de poser leurs mots. Je ne dis pas que je cherche à faire comme eux mais j’ai aussi essayé de développer mon truc à moi. 


Comment vous sentez-vous depuis la sortie de Prosaïque Face A ?
Je suis trop content. En fait je suis super fier de ce projet là parce que j’ai vraiment été au bout de ce que j’avais envie de faire et au bout du son que j’avais envie d’avoir. Forcément il y a toujours moyen de pousser plus les choses, de se dire que je vais essayer de faire un son un peu plus radio par exemple. Moi j’avoue que ça n’a pas du tout été ma démarche dans ce projet que je sors cette année. Je voulais vraiment avoir un son identifié, identifiable et qui me ressemble dont je suis fier de pouvoir réécouter après. 


Quelle a été la réaction de votre public ?
Je pense qu’il y a pas mal de gens qui ont été surpris parce que mine de rien il y a de l’évolution par rapport à mes premières sorties d’il y a deux ans maintenant. Les gens me disent qu’il y a un step up considérable qui a été fait au niveau du travail de prod. Je le prends personnellement très bien car ça veut dire que j’ai évolué depuis deux ans. J’ai continué à bosser et essayé de m’améliorer dans tous les domaines. 


Comment décririez-vous Prosaïque Face A ? Est-ce que Prosaïque Face B sera différent ? 
Les deux faces, Face A et Face B feront un album, Prosaïque. La Face A, je dirais qu’on commence sur le morceau Prosaïque qui me décrit en fait. Un jeune trentenaire dans sa chambre qui regarde autour de lui et qui se regarde lui-même, et puis qui regarde à sa fenêtre le monde de dehors et préfère re fermer les yeux pour continuer à dormir. Donc il y a quelque chose de très intime et très personnel dans cette Face A. Cela évolue petit à petit dans la Face B qui sortira au printemps. La Face A est plus centrée sur le personnage et ses questions. Et la Face B, il y a un petit plus de portraits de personnages avec un questionnement par rapport au monde en général. 


Quel est votre morceau préféré dans Prosaïque Face A ?
J’ai deux morceaux préférés dans la Face A. Je pense que le morceau dont je suis le plus fier c’est Coléoptères parce que c’est juste un piano voix. J’ai toujours aimé les morceaux qui s’installent très calmement avec juste un instrument et une voix. On dit souvent “moins il y a d’artifice, mieux c’est”. Et puis même au niveau du texte, de ce que ça raconte etc. Après le morceau avec lequel j’ai plus d’affection, c’est Prosaïque. C’est un morceau dans lequel j’essaye d’être le plus honnête vis à vis de moi-même. 


Avez-vous des clips de l’album Prosaïque en cours de préparation ?
On est en train de terminer le clip de Palabres qui fait partie de la Face A. Ce clip sortira dans les prochaines semaines (aucune date officielle annoncée). On prépare évidemment les clips pour la Face B qui sort dans quelques mois, mais ça va aller vite. 


Quels sont vos futurs objectifs ? 
Je considère que tous les objectifs que je peux avoir dans ma pratique artistique, c’est une montagne à gravir. Après le sommet de la montagne, je ne sais pas encore ce qu’il y a au bout mais ce que je vois, ce sont toutes les petites marches à monter. Les étapes suivantes c’est par exemple, défendre mes morceaux sur plein de dates pour partager l’énergie des morceaux avec les gens et essayer de choper des dates en France parce que je suis à moitié français. Ma mère est d’origine française donc je suis franco-belge. Pour l’instant, j’ai un public de niche et j'ai envie de toucher de plus en plus de monde, c’est un peu la suite logique des choses. En France, soyons clair, actuellement personne ne me connaît sauf les utilisateurs de Spotify qui tombent dans des playlists où je suis et qui découvrent mes morceaux comme ça. Je vais faire en sorte que cela change. 


Lo Bailly se produira le 3 mai lors du festival Les Nuits Botaniques à Bruxelles. Le moment de découvrir cet artiste qui nous dévoile sa personnalité dans Prosaïque Face A !

 

Par Jenna Boulmedaïs

Dernière modification le 02/03/2023 à 18h15

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