Connue et reconnue dans son milieu, Annie Ernaux est la première autrice française à avoir reçu le Prix Nobel de littérature, en 2022. Pour ceux qui hésitent encore à la découvrir, on vous donne 3 bonnes raisons de lire ses œuvres. Parmi tant d’autres.
Une œuvre autobiographique
Avec la publication de son premier roman Les Armoires vides en 1974, Annie Ernaux signe son entrée dans le monde littéraire en tant qu’autrice. À caractère autobiographique, Ernaux inscrit l’ensemble de son œuvre également dans la sociologie, abordant des sujets tels que les classes sociales et les mécanismes sociologiques qui s’y accompagnent.
Relatant tantôt le portrait de ce père idéalisé, celui de sa mère distante, et tantôt ce qu’elle imagine être le portrait de sa soeur disparue avant sa naissance, Annie Ernaux exprime des sujets qui nous touchent, nous émeuvent. En parlant des autres sur fond sociologique et historique, elle inscrit son œuvre littéraire dans “l’auto-socio-biographie”, terme qu’elle a inventé.
Des romans accessibles à tous
Si son œuvre est abondante, ses livres restent quand même assez courts, faisant environ 100 pages pour la plupart.
De plus, son écriture est simple, elle va à l’essentiel et contrairement aux critiques qu’elle a pu essuyer sur son écriture “plate”, elle est, au contraire, plutôt brute.
En parlant majoritairement du contexte social de son époque ainsi qu’en relatant des faits relativement banals, elle est la voix de tout un peuple, et plus précisément, le porte-parole des femmes, comme nous allons le voir juste après.
À mon sens, c’est parce que chaque lecteur peut se retrouver dans au moins l'une de ses oeuvres qu’Annie Ernaux est si appréciée : enfance aimante mais dans une certaine pauvreté, transfuge de classe sociale, confrontation avec la mort,… sont des sujets expériementés par le genre humain et pas nécessairement retranscrits aussi brutalement et si directement.
Une féministe engagée
Outre l’universalité dont elle nous fait part, Annie Ernaux est avant tout une femme et la catégorisation de cette dernière est alors inévitable. Comme vous pouvez vous en douter, les critiques à l’égard de son sexe sont nombreuses et pour la plupart d’entre elles, non fondées. En choisissant de parler d’elle et de son histoire, l’autrice parle également au nom de toutes les femmes et s’en fait donc le porte-voix.
Les deux ouvrages à retenir seraient L’Événement, dans lequel elle aborde la question de son avortement, et Mémoire de fille - dont le titre fait écho à l’autobiographie de Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée - qui relate le récit de son entrée dans la sexualité par un viol et l’impact de celui-ci sur son corps et son esprit.
Ma sélection
Trigger-warning : par son écriture brute, Annie Ernaux aborde des sujets difficiles de façon cru (viol, violences sexuelles, avortement, etc.)
Mes livres préférés d’Annie Ernaux, et ceux par lesquels j’ai commencé à la lire, sont Mémoire de fille et La Place. Ce sont deux ouvrages complètement différents, à la fois par leur sujet et par la plume de l’autrice, mais dans un esprit plus critique, je trouve que les sujets sont abordés d’une façon très intéressante à étudier.
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