Se projeter.
S’y préparer.
Penser à partir.
Vouloir partir :
Partir à l’étranger.
Voilà tant d’envies qui nous traversent probablement tous·tes un jour.
Mais comment sauter le pas ?
Puisqu’il y a littéralement un monde entre le penser et le faire, tout comme entre la réalité et la future destination tantôt désirée, tantôt fantasmée.
Gaston Bachelard affirmait que “L’aventure qui tend à découvrir le monde, découvre en même temps l’intimité humaine. Tout ce qui est profond dans le monde et dans l’homme à la même puissance de révélation. Le voyage est un révélateur du voyageur”.
I-Introspection : un “recueil” de souvenirs.
Cela nous permet alors d’ouvrir une nouvelle dimension du voyage : la rencontre de soi.
Voyager c’est se découvrir sous un nouvel angle, et parfois apprendre à se connaître.
C’est aussi découvrir ce que l'on désire faire, indépendamment des autres : c'est se recentrer sur soi.
Et puis faire face aux potentielles craintes : être seul· e, parler une langue qui n’est pas la sienne, qui nous est même parfois absolument inconnue.
Mais c’est aussi là que se cache tout l'attrait de ces départs inattendus ou tant préparés : s’imprégner d’une nouvelle culture. Entendre et apprendre une nouvelle langue ou se perfectionner. Rencontrer de nouvelles personnes et de nouveaux lieux.
Je pense alors à mon tour à tous ces humains et ces lieux inscrits dans ma mémoire.
Cette dame qui m’a ouvert sa porte à Londres.
Ce monsieur qui m’a indiqué la destination du métro, il devait se douter que je ne savais absolument pas où aller.
Cette fille de mon âge, qui voyageait seule elle aussi, que j’ai croisé lors d’une visite de musée.
Cette foule immense et intense, que j’ai croisée tant de fois, pourtant dans tant de villes différentes.
Et puis ces endroits qui marquent, cette pizzeria à étages, le chemin pour rentrer à la maison provisoire, la maison en elle-même aussi, les rues colorées, les expositions qui nous transportent tellement qu’une part de nous y restera pour toujours.
Je pense aussi aux odeurs de parfums de ces humains que j’ai croisé, dont je ne connais aujourd’hui plus le nom, au goût du Chaï latté qui me manque tant en France, pourtant il y en a, mais ce ne sera jamais : celui-là.
II- Chaque nouveau départ est le premier
En attendant l'excitation des futurs voyages, les anciens vivent en nous constamment. Dans n'importe quel souvenir, conversation ou bien encore dans cet article. Les souvenirs de vos voyages se fondent probablement entre ces quelques lignes, ou bien les recouvrent-ils complétement.
Comment oublier ces instants hors du temps, ces rencontres et ces voyageurs éphémères ?
Alors comme chaque départ fait écho au premier,
lorsque le temps ne passe plus assez vite, que l’excitation s'imprègne en nous,
laissant alors place à l’impatience.
Lorsque le désir de voyager devient une certitude : que le temps est long face à cette attente.
J'ai hâte de sentir mon cœur battre, très fort, se serrer, très fort,
lorsque l’excitation monte, et l’envie aussi :
prendre mon billet, un simple aller, pour l’instant.
Et puis rêver de ce futur départ, encore une fois.
Illustration : Juliette Lagrange
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