Il paraîtrait que « La vie fleurit par le travail ». Nulle raison d’en douter, Arthur Rimbaud n’évoque que rarement (ne pas faire de généralité) des bêtises. Néanmoins, par le travail fleurissent bien d’autres choses. De l’excitation. De l’angoisse. De la fatigue. De la peur. De la passion. Beaucoup de passion. Une passion qui, bien qu’elle semble électrique, a le pouvoir d’enterrer vivant quiconque abuserait de son utilisation. Et pour cause, j’en ai été la première étouffée.
Pour la première fois depuis 5 ans, je suis partie en vacances. Non pas seulement en voyage, ce dernier ne m’ayant jamais quitté, mais en vacances. Coupant les mails et les appels téléphoniques. Pour la première fois depuis nous (je parle de la création de Joly Môme le 1er avril 2020, suivez un peu…), aucun article a vu le jour pendant près de 2 mois. Si vous pensez que c’était simple, détrompez-vous. C’est au bout d’une dizaine de jours que mes doigts ont commencé à cesser leur chemin vers l’application « Mails » de mon téléphone. Août a aidé : si tout le monde est en vacances, personne n’écrit. Alors pour la première fois depuis 5 ans, je suis partie en vacances. Et c’était doux. Parce qu’il y avait les voyages en train. Les yeux fermés et grands ouverts. La mer Méditerranée. Le sable, mais pas que. Les tentatives d’apprécier les huitres. Échouée, une fois de plus. Les glaces, même lorsque l’envie n’est pas là. Les balades sur les rôchers, les îles, les regards. Il y avait de l’amour à boire comme on enchaîne les shots. Et puis l’ivresse. Il y avait le chien, joueur, et puis la famille. Pas la mienne. Le soleil qui crame les peaux et les « non mais moi j’prends pas de coups de soleil » avant la Biafine. Les sourires. Les larmes. Le sommeil. Et puis la hâte. L’empressement de retrouver ce qui, depuis des années, a nourrit en moi, au plus profond de mon coeur, une agitation intense. Écrire, filmer, partager. Retrouver la curiosité qui créer le contenu. Quitter cette spirale infernale d’une publication régulière des années durant. Un « moi » irréel, qu’une suite de sensations (coucou Cioran). Vanité de l’existence que de ne vivre uniquement parce que le temps passe. La vie semble courte, pourtant c’est ce que nous connaitrons de plus long.
Pour la première fois depuis 5 ans, je suis partie en vacances. En faisant une pause, j’ai compris pourquoi, d’ordinaire, je n’en faisais pas. Comprendre pourquoi je n’en faisais pas m’a fait comprendre pourquoi il fallait que j’en fasse. Et c’était bien. Parce que j’écris ce texte sans réfléchir, qu’il me fait travailler comme un enfant qui joue. Parce que je vis pour ça. Et parce que je pense à André Gide, à la première condition du bonheur : « trouver sa joie au travail ». Job done.
Belle rentrée, prenez soin de vous !
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